Les producteurs nous en parlent depuis un an, mais lancent désormais un cri d’alarme. La main d’œuvre lors de la récolte de café est très difficile à trouver. Nos producteurs nous ont demandé de passer le message. Le voici.
Que ce soit dû à la migration vers les États-Unis d’Amérique ou la préférence des travailleurs pour des récoltes plus lucratives (la canne à sucre par exemple, dont la récolte à lieu en même temps que le café), les producteurs ont du mal à trouver des cueilleurs notamment, mais également des ouvriers sur toute la chaîne de traitement du café.
Le problème majeur est que la récolte a lieu à un moment précis de l’année, et sur une durée limitée : de novembre à mars ou avril. La culture du café ne peut pas donc proposer un travail et des ressources stables d’une part, mais en plus, ce travail est mal payé comparé à d’autres secteurs agricoles ou industriels.
La main d’oeuvre se fait donc rare, et les risques sont énormes : la cerise de café doit être cueillie à maturité, juste à point selon les exigence de qualité du café de spécialité, celui que nous vous proposons. Avant, c’est trop tôt, après, c’est perdu. La fenêtre de récolte est très restreinte.
Que faut-il faire…?
Mieux rémunérer les producteurs, et toutes les personnes qui travaillent à la ferme d’une part, mais également trouver des solutions pour offrir des emplois stables qui durent toute l’année. Ceci ne peut passer que part une diversification des activités des fermes de cafés, et ce n’est pas une chose aisée, voir impossible pour certaines petites plantations.
Le café que nous consommons dans nos pays « riches » n’est pas assez cher, et le commerce n’est pas durable, pas équitable. Et ce même si l’étiquette le prétend… Les pratiques de commerce dit équitable consistent à verser une prime aux producteurs, mais elle est encore loin de la réalité. Si nous devions réellement rémunérer équitablement et durablement les producteurs et travailleurs de café, l’espresso serait à 14 euros, et le sachet de 250 grammes à 25 euros environ…
Les cours de bourses et les marges pratiquées par les différents acteurs du cafés dans les pays consommateurs sont en grande disproportion avec la réalité économique des pays producteurs.
A Café Chulo, nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes particulièrement conscients de la situation. Nous nous refusons à investir dans le marketing. Nos emballages sont modestes, nos charges faibles car nous sommes très vigilants. Après deux ans et demi d’activité, nous sommes en bonne voie pour faire un effort supplémentaire envers nos producteurs avec lesquels nous avons des relations directes.
Nous leur avons rendu visite de nouveau lors de la récolte en 2023. Nous souhaitons renforcer nos liens avec eux et faire en sorte qu’en achetant du café cette année, nous nous assurons qu’ils pourront encore nous proposer leurs fabuleux cafés les années suivantes…
Merci de votre soutien dans ce sens.
Voici un article publié le 28 février dans la Prensa Libre, quotidien guatémaltèque.